Le "Famadihana" ou le retournement de mort à Merina
Les malgaches respectent l'honneur de ces ancêtres. Alors, sa croyance a beaucoup d'égards aux ancêtres bien que les défunts reposent, son âme reste vivant sur nous ; c'est le médiateur entre les descendants et le Dieu créateur pour qu'ils leurs bénissent et protègent.
Le "Famadihana" ou exhumation est l'un de la cérémonie traditionnelle malgache. La coutume est un rite sur les hauts plateaux appliqué par : les Merina (dans la province d'Antananarivo) et les Betsileo (dans la province de Fianarantsoa). Dans la pratique, le "Famadihana" s'exerce en deux formes : la renouvellement du linceul et le transfert vers le caveau familial après l'enterrement ainsi que le remplacement du linceul.
Le "Famadihana" consiste à retourner les morts de leurs tombes et leurs couvrir le "Lamba mena" ou linceul neuf destinés aux morts.
La croyance Malgache est basée par le retournement de mort ou "Famadihana". Pour cela, ils procèdent le "Famadihana" pour demander la bénédiction à ces esprits pour avoir une meilleur vie ; c'est aussi l'occasion de se retrouver les disparus.
Avant la célébration, les "Zana-drazana" ou descendants directs des morts se préparent à l'avance les budgets financières pour les linceuls, les animaux du sacrifice (zébu, porc) et l'uniforme commun pour toute la famille. En raison de, parfois pour deux ans les familles collectent de l'argent. C'est pourquoi, la commémoration d'exhumation est contrairement aux enterrements.
Pour le jour de la cérémonie, le "Mpanandro" ou devin prédit à l'avance car lui seul a le pouvoir de connaître le jour opportun ou non pour l'organisation. A condition que la famille doive respecter toutes les consignes données afin de ne pas provoquer une malédiction.
Le "Famadihana" se fait habituellement tous les trois à quatre ans, durant deux jours et aura lieu pendant l'automne avant la tombée des pluies de Juin à Septembre. C'est un événement par laquelle on invite les descendants communs, les voisins et les amis ; plus précisément les retrouvailles de la famille des descendants.
Le premier jour consiste à toutes préparations : abattre les animaux du sacrifice (zébu, porc), découper les bois pour les cuissons, piler le riz,... A la couchée du soleil, le "Mpanandro" et les membres de la famille devant la tombeau accomplissent le réveil des ancêtres ou "mamoha razana". De ce fait, l'un des membres de la famille dit des mots : "Dadabe Ra...(antsoina ny anaran'ny razambe voalohany milevina ao amin'ny fasan-drazana) sy ny razambe rehetra, mifohaza ianareo. Mifohaza ianareo. Ho avy eto ny zanaka aman-jafy rahampitso. Hamono lamba mafana sy hangatam-pitahiana aminareo...". ("Grand-père Ra...(on fait appel aux noms des anciens ancêtres qui sont enterrés dans la tombe commune) et tous les ancêtres, réveillez-vous. Vos descendants viendront demain. Pour vous recouvrir du linceul afin de vous tenir chauds et pour vous demander la bénédiction...").
A la tombée de la nuit, une grande fête est organisée par la famille dans le "tranon-drazana" ou la maison ancestrale dans le but d'amuser la communauté, les invités et d'y mettre l’ambiance.
Le lendemain, les parents, les amis, les connaissances et les voisins sont invités à la table collective pour servir le "vary be menaka" ou le riz inondé d'huile, c'est le grand festin. Après, tout le monde se met en ligne pour offrir une marque de remerciement dans une enveloppe. L'un ou deux de la famille a enregistré une liste des noms de représentants qui ont donné des remerciements dans le livre d'enregistrement ou "bokin'adidy".
Pendant cette célébration, la plupart des gens consomment sans modération (le rhum, la bière,...). La joie et l'allégresse étaient présents sur le visage de tout ce qui ont assisté.
Pendant cette célébration, la plupart des gens consomment sans modération (le rhum, la bière,...). La joie et l'allégresse étaient présents sur le visage de tout ce qui ont assisté.
Après-midi, les "Zana-drazana" sont déjà prêt avec ses uniformes et les nattes. Mais, c'est le "Mpanandro" qui a prescrit l'heure de départ. Après que l'heure arrive, tout le monde se précipite à marcher vers le lieu où se trouve la tombe. Les "Zana-drazana", les invités et les "Mpitsoka mozika" ou musiciens des trompettes suivent près de l'homme qui porte le drapeau national malgache à la tête de la procession.
Avant l'ouverture du caveau, le chef du "Fokontany" ou quartier lit devant tout le monde la lettre d'autorisation du "Famadihana". Et après, avant l’entrée dans la tombe, le "Tangalamena" ou doyen fait un "kabary" ou discours pour demander la bénédiction aux ancêtres. Les gens de la famille des morts les sortent de leur tombeau pour les mettre sur des nattes, les "zana-drazana" leurs enveloppent par des linceuls neufs. Avant d'incinérer les cadavres, les "zana-drazana" les portent sept fois autour de la tombe et dansent avec le son des trompettes. Enfin, ils les réincinérent dans ce même tombeau ou dans un autre.
La célébration de "Famadihana" prend sa fin, le doyen de la famille fait un discours de remerciement pour tous ce qui ont assisté la cérémonie : "Misaotra indrindra anareo tonga nanotrona ity fetim-pianakaviana ity. Ny razana anie hitahy anareo", (nous vous remercions d'avoir honoré cette cérémonie familiale. Que les ancêtres vous bénissent).